Au cours des dernières décennies, la région a vu se développer une agriculture intensive basée sur l’usage de la ressource en eau souterraine, de denses réseaux d’irrigation et une haute technification, bénéficiant de soutiens agricoles et financiers estadal et fédéral. L’agriculture en temporal, basée sur l’eau pluviale, a quasiment disparue : le blé, le maïs et les haricots ont laissé place au coton puis aux melons, oignons, poivrons, piments, figuiers - en plein champs ou sous serres - et élevages intensifs de bovins et de volailles en batteries. Les nouvelles productions destinées à l’exportation se basent sur le recours à la fertilisation et aux traitements phytosanitaires intensifs, et surtout l’irrigation...
Le recours à l’eau puisée dans des aquifères profonds constitue le pilier de l’ensemble de ces cultures, avec des puits souvent cofinancés par l’état, mais le caractère non renouvelable et la sensibilité de cette ressource aux sècheresses des dernières années posent la question de la durabilité de la pratique et soulèvent des enjeux forts. Cette agriculture intensive basée sur des produits à fortes valeurs ajoutées accentue les difficultés rencontrées par les habitants de la réserve qui ne disposent pas des mêmes opportunités et qui se voient soumis à certaines contraintes comme la difficulté de perforer de nouveaux puits. Elle génère par ailleurs des externalités négatives qui affectent directement ou indirectement les communautés de la RBM.