Trois témoignages reviennent sur le bilan de l’outil MAB et ses perspectives.
À l’échelle de la RBM, un chercheur de l’INECOL rappelle les enjeux du programme et évoque sa désillusion face aux lentes avancées essentiellement liées au manque de financements.
Gonzalo Halffter revient sur ce bilan à l’échelle nationale soulignant que si l’écologie, la conservation ou encore les réserves ont été des priorités du gouvernement ce n’est plus le cas aujourd’hui entre autre pour des raisons économiques et de priorité donnée au développement : on est passé d’une phase de recherche du développement alliant la conservation au développement seul. De plus, les conflits sont aujourd’hui importants et ne favorisent pas cette conservation. Certes le concept de réserve de biosphère présente un intérêt pour la conservation mais aujourd’hui il ne constitue plus la seule alternative, de nouveaux modèles sont en cours de d’expérimentation.
Enfin, Sergio Guevarra, coordinateur de la Chaire UNESCO Réserve de biosphère et environnement urbain, rappelle la spécificité et la popularité des réserves de biosphère mexicaine – en particulier la « modalité mexicaine ». Il insiste sur l’unité de travail dans la réserve de biosphère, le paysage, produit de la nature et de l’homme : l’outil réserve de biosphère constitue pour lui le modèle le plus adéquate de gestion de paysage dans le monde. Le programme MAB avec 659 réserves dans le monde, 120 pays, plus de 10 000 000 km² et 7 000 000 personnes a permis de communiquer des expériences et ouvre sur des perspectives plus larges : du Congrès de Séville axé sur la conservation de la biodiversité, les nouvelles orientations du programme portent sur le développement soutenable et le bien être dans la réserve. En particulier, après un bref rappel des précédents congrès MAB, il présente les avancées du dernier congrès ayant eu lieu à Lima en mars 2016 : le programme MAB s’ouvre un chapitre nouveau avec les réserves urbaines répondant au processus de croissance citadine actuelle.