L’agriculture dans la réserve : entre difficultés et attachement au territoire

Résumé

Jusqu’aux années 1950, l’activité et l’occupation agricole sur le site de la future réserve se limitent à quelques haciendas comme celle de la Flor. En 1950 s’amorce une colonisation de la région sous l’impulsion de l’état qui finance l’installation de nouveaux ejidos formés de paysans sans terre déplacés et l’aménagement de barrages pour assurer la ressource en eau nécessaire à l’élevage bovin, animaux destinés à l’exportation vers les Etats Unis. L’activité se développe essentiellement au sein d’ejidos comme celui du NCPE Tlahualilo (créé en 1960, comptant 124 ejidatarios et 144 370 ha) regroupant les sites de Las Tortugas, Barbacoa et El Quemado. Les conditions de vie sont particulièrement difficiles en particulier lors des épisodes de sècheresses, sécheresses qui semblent prendre plus d’importance ces dernières années et renvoient vers une image « très noire du futur ». Certains ont trouvé une solution dans une migration provisoire aux Etats Unis mais l’attachement à la terre et au désert les a conduits à revenir, ce qui n’est pas le cas des plus jeunes.

Dans ce tableau, l’ejido de la Flor fait figure d’exception : l’ouverture vers l’écotourisme et le tourisme à la ferme a permis de développer une activité qui permet des conditions de vie correctes, les enfants partis à la ville pour étudier reviennent et s’engagent dans le prolongement de l’activité.

Plusieurs actions sont en cours en collaboration avec la CONANP telles que la restauration des sols et la mise en place de pâturage constituées de plantes natives, ou encore la valorisation des productions via par exemple la labélisation d’une viande organique… mais la vulnérabilité des agriculteurs reste forte : les plus anciens s’adaptent et les jeunes partent mettant en péril le maintien de l’activité dans la réserve.

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